De l'utilité de la critique de cinéma

Le critique idéal, c'est celui qui pense comme vous. Le critique idéal n'existe pas.
Le critique utile, c'est celui que l'on connaît. Mieux on le connaît, plus son avis est utile.
Et on le connaît par ses critiques.

Layer cake


Depuis que Guy Ritchie est devenu Monsieur Madonna, il a délaissé l’exploration du petit monde de caïds londoniens minables et terrifiants qu’il a inventé avec Lock, Stock et Snatch. Les bonus DVD de ces deux petits bijoux mettaient en valeur la contribution à leur réussite du producteur Matthew Vaughn. Cependant, de la production à la réalisation, il y a un gouffre artistique, et l’on pouvait craindre que le talentueux producteur y tombe. Prudent, il a choisi d’adapter un roman aussi foisonnant et complexe que les scénarios de Ritchie, pour rester dans une veine connue. Encore plus prudent, il a fait appel à de vrais comédiens. Le résultat est plutôt réussi, même si on perd le fil de l’intrigue par moment. Et curieusement, les meilleurs moments sont ceux qui se démarquent des films de Ritchie, quand Vaughn le réalisateur impose sa vision, son tempo. La photo est assez formidable, bien composée, élégante. Elle colle parfaitement au personnage principal, héros minéral, sans patronyme, interprété avec finesse et retenue par Daniel Craig. Quelques tics de mis en scène subsistent, des transitions visuelles très ludiques (et réussies) entre les plans, une bande son envahissante. Les comédiens ne sont pas tous maîtrisés (Colm Meaney en roue libre). Gageons que Vince Vaughn, rasséréné par cet essai transformé, saura prendre encore plus de distance avec ses premières productions la prochaine fois.

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