De l'utilité de la critique de cinéma

Le critique idéal, c'est celui qui pense comme vous. Le critique idéal n'existe pas.
Le critique utile, c'est celui que l'on connaît. Mieux on le connaît, plus son avis est utile.
Et on le connaît par ses critiques.

Alexandre


Dès le générique, l’angoisse monte : me suis-je trompé de salle ? Est-ce la musique des Chariots de Feu ? Au secours ! C’est bien Vangelis au synthé ! Je croyais qu’il l’avait remisé, mais non, c’est bien le même son, les mêmes nappes sirupeuses avec par moment quelques arpèges de piano. On est tout de suite transporté en pleine antiquité, c’est fou ! Et pendant deux heures trente, c’est comme ça ! Avec Colin Farrel en surfeur décoloré, amoureux d’une mère possessive (Angelina Jolie et ses grosses lèvres, identique à vingt ans et à cinquante ans), et donc homosexuel (mœurs grecques obligent) et avide de conquêtes guerrières (subtile sublimation du désir œdipien). C’est extrêmement mal filmé, avec des ralentis sur les sabots des chevaux pendant les batailles, et très répétitif. Les moments intéressants sont expédiés en voix off (“ À ce moment là, le père d’Alexandre est assassiné, il est propulsé au pouvoir à dix-neuf ans, il part à la conquête du moyen-orient, de l’Égypte; à vingt six ans il règne sur un empire immense et s’apprête à conquérir Babylone ”), mais on a droit à maintes séances de danse du ventre offertes au conquérant par les tribus soumises. Oliver Stone fait des films pour déranger. C’est sûrement hyper subversif, pour lui, de montrer un empereur légendaire en train de rouler une pelle à un des ses soldats. Pendant tout le film, j’ai pensé au Sacré Graal des Monty Python, surtout à l’épisode dans lequel Lancelot sauve une damoiselle en détresse qui s’avère en fait être un damoiseau. Sans le synthé de Vangelis, ç’aurait pu être un bon moment !

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