De l'utilité de la critique de cinéma

Le critique idéal, c'est celui qui pense comme vous. Le critique idéal n'existe pas.
Le critique utile, c'est celui que l'on connaît. Mieux on le connaît, plus son avis est utile.
Et on le connaît par ses critiques.

Batman begins


Petite déception pour ce Batman confié à Christopher Nolan. Au lieu de se concentrer sur la psychologie angoissée, paranoïaque et schizophrène de l’homme chauve-souris, l’auteur de Following et de Memento se coltine une intrigue tellement touffue qu’il sacrifie à l’action les zones d’ombre du personnage. Personnellement, je me serais contenté de la première partie du film (comment Bruce Wayne perd ses parents, son rapport subséquent à la peur, son initiation au sein de la Ligue des Ombres, son retour à Gotham), étirée sur les deux heures du film. Tel quel, tous les travers du mauvais film d’iniation apparaissent : histoire hâchée, ellipses douteuses, pas d’approfondissement psychologique des autres personnages, formation ultra rapide et peu crédible… J’ai du mal à croire que Nolan ait écrit et monté ça ! La suite du film ne souffre pas tout à fait des mêmes défauts, mais elle est nettement moins captivante : police corrompue, trafics de drogue, parrain intouchable… Gotham ne semble pas plus décadente qu’une autre mégalopole. (La thèse finale du film étant que la théatralisation de la justice par Batman crée des méchants hauts en couleurs comme le Joker… Mouais…) Et puis, je trouve Christian Bale pas très attachant, on a l’impression qu’il subit tout.
Encore une petite chose : l’apparition de Morgan Freeman en scientifique multicompétent (je fabrique des armes ultra technologiques mais aussi des vaccins à la demande, et ça tombe bien j’ai justement une batmobile en stock !) est tout bonnement ridicule, scénaristiquement parlant ! Alors voilà, un film à voir pour Michael Caine, parfait comme d’habitude, et pour Rutger qui pour une fois n’est pas le méchant.

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