De l'utilité de la critique de cinéma

Le critique idéal, c'est celui qui pense comme vous. Le critique idéal n'existe pas.
Le critique utile, c'est celui que l'on connaît. Mieux on le connaît, plus son avis est utile.
Et on le connaît par ses critiques.

Le jour d’après


En quelques films, Roland Emmerich a fait évoluer le cinéma hollywoodien vers un gigantisme cataclysmique assez gonflé, osant représenter des destructions de capitales ultra expéditives, s’amusant à lâcher Godzilla dans New-York et autres aventures de petit garçon qui écrabouille ses jouets. Ses thèmes de série B de science-fiction, avec ambiances mystérieuses, savants perdus en conjectures, révélations terrifiantes, convenaient parfaitement à l’univers du petit garçon. Mais comme il fallait toucher un vaste public, constitué par exemple de grands garçons sérieux, et même de grandes filles, Emmerich terminait ses films dans une guimauve héroïque, bien-pensante et larmoyante. Avec des orphelins adoptés, des sacrifices et tout le bazar. Comme si il n’assumait pas son penchant pour les thématiques crétines. Avec le jour d’après, son absence de monstres, d’extra-terrestres, et son relatif réalisme, la démesure des destructions trouve une pertinence qu’il n’est plus nécessaire de contrebalancer par un excès de niaiserie. L’héroïsme se justifie, grâce à l’épatant Dennis Quaid, avec son sourire désarmant de gamin obstiné, dans le rôle du scientifique-qui-avait-raison seul-contre-tous, mais aussi du papa-sauveteur-héroïque. Si on peut suspecter l’opportunisme dans ces préoccupations écologiques à la mode, elles assènent néanmoins un message d’alarme efficace, et le mea culpa politique final témoigne d’une prise de conscience qui pourrait bien laisser des traces.

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