De l'utilité de la critique de cinéma

Le critique idéal, c'est celui qui pense comme vous. Le critique idéal n'existe pas.
Le critique utile, c'est celui que l'on connaît. Mieux on le connaît, plus son avis est utile.
Et on le connaît par ses critiques.

36 quai des Orfevres


On a parlé d’un Heat à la française. J’en ris encore. Michael Mann est un styliste qui réinvente le monde dans chacun de ses films. Ici, le réalisateur ne sait pas comment montrer son intrigue. Alors il utilise des tics d’autres réalisateurs, des effets sans contenu. Un exemple : Auteuil, super flic, super mari et super papa, fait un câlin à sa petite fille avant de partir au boulot. On est dans la cuisine. Le réalisateur a l’idée d’une transition qu’il a repéré ailleurs, avec la caméra qui effectue un travelling latéral et passe derrière un obstacle au premier plan (un mur, en général), obstacle qui envahit l’écran, et, le travelling continuant, on ressort de l’autre côté dans une autre scène, l’obstacle en question sortant par le côté opposé. Cet espèce de volet peut être très dynamique. Mais là, le réalisateur oublie de faire bouger la caméra ! Il n’y a pas de travelling ! On a donc l’impression qu’il y a un mur qui se déplace dans la cuisine d’Auteuil ! Et qu’il y a un mur qui bouge dans la rue dans le plan suivant ! Gégé et Auteuil font leur numéro de flic mutique, au sein d’une histoire pleine de péripéties pas très crédibles (si ça se trouve, c’est des faits inspirés de la réalité, mais quand c’est mal raconté…). Si on veut vraiment voir du bon polar français, mieux vaut se reporter aux films de Durrenger, avec l’époustouflant Gérald Laroche, a qui j’aurais donné tous les rôles de ce médiocre 36.

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